Lors de son intervention à la Chambre des représentants, ce 21 juillet à Rabat, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, a exposé les grands axes de la réforme structurelle en cours du système de santé marocain. Un plan d’action ambitieux, tourné vers l’équité territoriale, l’amélioration de l’accès aux soins et la modernisation de la gouvernance.
Entre 2022 et 2025, plus de 20 milliards de dirhams ont été engagés pour renforcer l’offre de soins à l’échelle nationale. Parmi les projets phares : la construction de six nouveaux CHU, représentant près de 4000 lits, la rénovation de 83 hôpitaux et l’ouverture de 40 établissements supplémentaires dans les zones prioritaires. L’objectif : répondre à la demande croissante, tout en réduisant les disparités régionales.
Une réponse d’urgence mieux structurée
En 2024, les urgences hospitalières ont enregistré près de 6 millions d’interventions. Pour mieux gérer cette pression, le ministère a mis en place 110 unités médicales de proximité et déployé des unités mobiles dans les territoires enclavés. Une stratégie qui vise à rapprocher les soins d’urgence des citoyens et à soulager les grands centres hospitaliers.
La réhabilitation de 1400 centres de santé est en cours, soit près de la moitié du réseau national. Ces établissements seront réorganisés autour de services essentiels : suivi des femmes enceintes, vaccination, maladies chroniques, santé mentale… L’idée est de faire des soins de proximité un véritable levier d’équité.
Ressources humaines : un tournant régional
Depuis 2020, plus de 15 000 professionnels de santé ont été recrutés, dont une majorité destinée aux régions les moins pourvues. En 2025, 6500 postes supplémentaires seront ouverts. Le ministère mise sur une gestion territorialisée des effectifs, en lien avec les besoins réels sur le terrain.
Le ministre a aussi insisté sur la refonte de la gouvernance. Des structures comme l’Agence marocaine des médicaments, la Haute Autorité de Santé ou encore les futurs Groupements sanitaires territoriaux (GST) sont appelés à jouer un rôle clé. Le premier GST verra le jour dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Amine Tehraoui a annoncé une refonte de l’organisation interne du ministère, inchangée depuis 1994. L’objectif est d’adapter l’administration aux nouvelles dynamiques de gestion, de digitalisation et de pilotage territorial.