Autisme, une réalité méconnue

L’autisme, un trouble du développement touchant la communication, les interactions sociales et les comportements, reste souvent mal compris au Maroc.

L’autisme, un trouble du développement touchant la communication, les interactions sociales et les comportements, reste souvent mal compris au Maroc. Alors que la prise de conscience augmente, les défis persistent pour les 680.000 personnes affectées, dont 216.000 sont des enfants.

Selon l’Association vaincre l’autisme, le Maroc enregistre environ 12.800 naissances d’enfants autistes chaque année, soit une moyenne de 34 naissances par jour. Depuis 2013, l’association alerte sur l’augmentation des prévalences mondiales de l’autisme, annonçant un taux de naissance de 2%, une statistique maintenant confirmée par les dernières études des pays les plus développés.

Une croissance inquiétante

Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a vu passer la prévalence de 1 naissance sur 1.000 à 1 naissance sur 100, et aujourd’hui à 1 naissance sur 50. Des études régionales spécifiques ont été menées, révélant des taux préoccupants tels que 1 sur 145 enfants à Rabat et 1 sur 100 enfants à Casablanca.

La prise en charge de l’autisme au Maroc est souvent limitée, engendrant des coûts indirects élevés. Les parents, confrontés à des défis multiples, subissent des pertes de productivité significatives en raison de la nécessité de consacrer du temps à plein temps à leurs enfants autistes.

Un manque de sensibilisation généralisée à l’autisme entraîne souvent un diagnostic tardif, augmentant les coûts pour la prise en charge à long terme. Les coûts associés à l’autisme varient, mais ils peuvent être excessifs, atteignant en moyenne 2,4 millions de dollars aux États-Unis et environ 90 milliards d’euros en Europe.

Malheureusement, le Maroc fait face à des lacunes importantes en matière de services et de soutien pour les personnes autistes et leurs familles. Les établissements de santé mentale, essentiels pour le diagnostic et le traitement, sont souvent concentrés dans les grandes villes, laissant les régions éloignées avec un accès limité. De plus, le manque de formation spécialisée parmi les professionnels de la santé et les éducateurs entrave la qualité de la prise en charge de l’autisme.

Appel à l’action

Face à cette réalité préoccupante, il est impératif de prendre des mesures pour améliorer les services, sensibiliser davantage et former les professionnels de la santé. L’autisme au Maroc ne doit pas rester une pathologie silencieuse au coût excessif, mais plutôt devenir une priorité nationale pour garantir une meilleure qualité de vie aux personnes autistes et à leurs familles.

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