Journée mondiale de l’hémophilie : cap sur l’équité des soins au Maroc

Le Maroc s’associe, ce jeudi, à la mobilisation internationale pour marquer la Journée mondiale de l’hémophilie, célébrée chaque 17 avril à travers le monde. Cette édition, portée par la Fédération Mondiale de l’Hémophilie, met en lumière une réalité souvent oubliée : les femmes et les filles sont elles aussi concernées par les troubles de la coagulation.

À travers une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale et une rencontre scientifique réunissant les spécialistes du domaine, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale (MSPS) entend renforcer la prévention, améliorer l’accès au diagnostic et promouvoir une prise en charge adaptée à tous les profils de patients. Ce rendez-vous annuel vise également à mieux faire connaître l’hémophilie et les maladies apparentées, souvent méconnues et mal comprises.

Dans le monde, plus d’un million de personnes vivent avec cette pathologie, mais seule une minorité bénéficie d’un suivi médical. Au Maroc, environ 3.000 personnes sont concernées, mais seules 1.100 sont diagnostiquées. L’hémophilie A, de loin la plus fréquente, représente l’essentiel des cas suivis dans le pays.

Pour faire face à cet enjeu de santé publique, les autorités marocaines ont lancé en 2010 un programme dédié à la prévention et au traitement des troubles de la coagulation. Ce dispositif a permis l’ouverture de 17 centres spécialisés, dont six au sein des centres hospitaliers universitaires et onze autres répartis dans les hôpitaux régionaux et provinciaux. Ces structures assurent un accompagnement médical régulier et l’administration des traitements indispensables pour éviter les complications graves.

Les professionnels de santé, eux aussi, bénéficient de formations spécifiques afin d’adapter leurs pratiques aux besoins des malades. Des efforts notables ont été déployés pour assurer une meilleure disponibilité des médicaments anti-hémophiliques.

Cependant, des lacunes subsistent. Des maladies comme la maladie de Von Willebrand ou d’autres déficiences héréditaires liées à la coagulation restent peu identifiées, en particulier chez les femmes, souvent exclues des circuits de soins en raison de diagnostics tardifs ou absents.

À travers cette mobilisation, le Maroc réaffirme sa volonté de garantir à chaque citoyen un accès équitable aux soins, tout en brisant les tabous autour de ces affections longtemps restées dans l’ombre.

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