L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vit une période de tension sans précédent. Une réduction significative de son financement, principalement liée au retrait partiel des États-Unis, a conduit à un ajustement budgétaire de plus de 20 %.
À Genève, les conséquences sont déjà visibles : plusieurs postes, notamment dans les fonctions techniques et administratives, sont supprimés.
Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pas caché son inquiétude ce 22 avril. Il parle d’« une situation financière sans équivalent depuis plusieurs années », soulignant que malgré tous les efforts pour préserver les emplois, « des coupes deviennent inévitables ». Il insiste sur le fait que cette pression financière risque de limiter la capacité de l’organisation à répondre aux besoins urgents des pays les plus exposés.
Washington, historiquement principal bailleur de fonds volontaire, a choisi de concentrer ses efforts ailleurs, privilégiant des dispositifs bilatéraux plus ciblés. Résultat : plusieurs initiatives de l’OMS, comme la riposte aux crises sanitaires, les campagnes de vaccination ou le renforcement des systèmes de santé, pourraient en pâtir.
Des répercussions jusque dans les pays du Sud
Au Maroc, cette situation interpelle. L’appui de l’OMS dans l’accompagnement des politiques de santé, la formation des professionnels ou encore la surveillance épidémiologique est reconnue depuis plusieurs années. Si l’organisation devait ralentir son action, cela pourrait affecter certains projets liés à la réforme en cours du système national de santé.
Le Dr Tedros a également exprimé son inquiétude pour les pays les plus vulnérables, rappelant que « la capacité d’intervention de l’OMS repose sur une solidarité réelle entre les nations ». Il a lancé un appel à la mobilisation, affirmant que « la santé ne doit pas être vue comme un coût, mais comme un investissement collectif ».
L’Afrique face à un risque de mise à l’écart
Le retrait partiel des États-Unis intervient dans un contexte où l’Afrique, bien que moins présente dans les arbitrages globaux, reste l’une des régions les plus dépendantes de la coopération sanitaire internationale. Pour de nombreux programmes, l’appui de l’OMS reste un socle indispensable.
Sans engagement clair de nouveaux partenaires, la pérennité de certains dispositifs reste incertaine. L’organisation appelle donc à un sursaut collectif pour maintenir ses capacités opérationnelles.