Des cas de rougeole ont été récemment signalés en Europe, notamment en France et en Belgique. Certains médias ont évoqué un soi-disant “variant marocain” comme origine possible. enSanté.ma a contacté le Dr Tayeb Hamdi, médecin et spécialiste en politiques de santé, pour clarifier la situation.
Selon lui, cette appellation est incorrecte. Il explique que le virus de la rougeole n’a pas de variant spécifique à un pays. “Il n’existe pas de variant marocain, tout comme il n’existe pas de variant français ou belge. Le virus de la rougeole est très stable, et c’est pour cela que le même vaccin est efficace depuis plus de 60 ans”, indique-t-il.
Une confusion entre variant et génotype
Le Dr Hamdi précise que ce que certains appellent “variant” est en réalité un génotype. Le virus de la rougeole compte 24 génotypes, identifiés par des lettres. Certains sont plus répandus dans certaines régions. Le génotype B3, par exemple, circule fréquemment en Afrique.
Quand des cas apparaissent en Europe avec ce génotype, cela signifie simplement qu’ils ont été importés. “Ce n’est pas une mutation locale, c’est un cas importé, comme cela peut arriver partout dans le monde tant que le virus n’est pas éradiqué”, précise-t-il.
La rougeole reste l’une des maladies les plus contagieuses. Sa propagation dépend directement du niveau d’immunité collective. Si ce niveau baisse, comme c’est le cas actuellement dans certains pays européens, le virus peut circuler à nouveau. C’est ce qui explique les foyers détectés en France ou en Belgique, et non une origine spécifique du virus.
Le vaccin reste la seule vraie barrière
Le vaccin utilisé contre la rougeole protège contre tous les génotypes connus. Contrairement à d’autres virus, comme celui de la grippe ou du COVID-19, celui de la rougeole ne subit pas de mutations fréquentes. Il est stable, ce qui permet une réponse immunitaire fiable.
Trois critères rendent possible l’élimination complète de la rougeole : un virus qui ne change pas, un vaccin efficace, et un virus qui ne touche que les humains. Ces conditions sont réunies pour cette maladie, ce qui en fait une des cibles de l’OMS dans son programme d’éradication, aux côtés de la poliomyélite.