Une équipe de chercheurs du Rega Instituut, de la KU Leuven à Bruxelles, a détecté des traces inhabituelles de rougeole dans les eaux usées de la ville. Ce qu’ils ont identifié, c’est le génotype B3, un type de virus dont la présence est fortement associée au Maroc.
Les analyses menées début mars ont mis en évidence une augmentation nette du virus autour du 11 du mois, laissant penser que le nombre réel d’infections dépasse largement les chiffres officiels.
Jusqu’à présent, la Belgique ne recense que 18 cas de rougeole pour l’année en cours. Mais pour la virologue Elke Wollants, ces chiffres sont trompeurs. “C’est probablement une sous-estimation”, dit-elle, en s’appuyant sur les résultats obtenus par les systèmes de surveillance environnementale.
Depuis la fin de l’année 2023, le Maroc est confronté à une flambée de rougeole rarement observée à une telle échelle. Plus de 25 000 cas y ont été signalés, accompagnés d’environ 120 décès. Une situation qualifiée d’”historiquement importante” par les spécialistes. Le phénomène ne se limite pas au royaume : “le virus est en augmentation dans toute l’Europe. C’est alarmant”, alerte Elke Wollants. Les Pays-Bas ont rapporté 45 cas en deux semaines, tandis qu’en France et en Espagne, les indicateurs sont eux aussi à la hausse.
Maladie virale extrêmement contagieuse, la rougeole se propage par l’air et affecte principalement les enfants. Fièvre, toux, conjonctivite et éruption cutanée font partie des premiers signes. Sans vaccination, les complications peuvent s’avérer graves.
Dans ce contexte, les professionnels de santé rappellent l’urgence de renforcer la couverture vaccinale, notamment dans les zones les plus touchées. Le vaccin, proposé gratuitement, reste le rempart le plus fiable contre une propagation plus large.