Ils sont des milliers à se relayer chaque jour dans les centres de santé, les hôpitaux, les dispensaires ruraux. À l’occasion de la Journée internationale de l’infirmier, le Maroc rend hommage à celles et ceux qui, bien souvent dans l’ombre, assurent la continuité des soins, parfois dans des conditions particulièrement exigeantes.
À fin 2024, le secteur public comptait près de 39.000 professionnels paramédicaux, dont environ 17.000 infirmiers polyvalents et plus de 6.400 sages-femmes. Ce chiffre, encore loin des normes recommandées par l’OMS, ne reflète pas la charge de travail réelle qui pèse sur le terrain. Avec un ratio d’environ 9 infirmiers pour 10.000 habitants, le Maroc est confronté à un véritable défi en matière de ressources humaines dans le domaine des soins.
Et pourtant, malgré cette pression, les infirmiers marocains restent présents. Dans les hôpitaux surchargés comme dans les régions éloignées, leur engagement ne faiblit pas. Ils accueillent, rassurent, surveillent, interviennent, adaptent et agissent. Leur rôle dépasse largement le geste technique : ils incarnent un lien humain essentiel au sein d’un système en évolution.
Depuis quelque temps, des mesures commencent à prendre forme. De nouvelles vagues de recrutement ont été lancées, et des efforts sont faits pour améliorer les conditions de travail. En 2024, une revalorisation salariale de 1.000 dirhams nets par mois a été actée pour les infirmiers et techniciens de santé, répartie en deux tranches : 500 dirhams versés dès juillet 2024, puis 500 dirhams supplémentaires à partir de juillet 2025.
Cette décision, issue de l’accord de dialogue social du 29 avril 2024, s’accompagne de dispositions complémentaires : revalorisation des indemnités de garde, de permanence et d’astreinte, amélioration des perspectives de promotion et intégration du cadre supérieur de santé dans la réforme statutaire.
Le chemin reste long, mais une dynamique est enclenchée. Les infirmiers ne demandent pas des discours, ils attendent des engagements tenus. Et à chaque fois qu’un patient trouve un soutien, un soin, une écoute, c’est la preuve que leur place est centrale. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de les célébrer. Il s’agit de les accompagner, durablement.