Ils interviennent là où le danger ne se voit pas, mais peut tout contaminer. Sur certaines scènes de crime, la menace ne vient pas des armes ou des suspects, mais de ce que l’œil nu ne perçoit pas : particules toxiques, agents biologiques ou substances radioactives.
Pour comprendre comment le Maroc se prépare à affronter des risques silencieux, enSanté.ma s’est rendu à El Jadida, à la 6ᵉ édition des Journées Portes Ouvertes de la Sûreté Nationale. C’est là que nous avons rencontré Mohammed Brinett, Commissaire de Police Principal, en charge du service Logistique et Appui Opérationnel au sein de l’Institut des Sciences Forensiques. Une plongée dans un métier où santé publique et sécurité nationale se confondent.
L’unité du Commissaire Brinett est mobilisée dans des situations à fort risque : interventions sur des scènes de crime contaminées par des agents biologiques, chimiques ou radioactifs. Des menaces invisibles, parfois mortelles, qui exigent une coordination stricte entre sécurité, santé et justice.
« Notre mission est de garantir la sécurité sanitaire de tous les intervenants, agents de la Sûreté Nationale comme techniciens, sur des scènes pouvant exposer à des substances dangereuses. Nous intervenons également pour limiter l’impact de ces risques sur les populations alentour », précise Mohammed Brinett.
Repérer, sécuriser, décontaminer
Dans les faits, l’unité procède à une évaluation rapide mais précise de la nature du danger, puis active un protocole de gestion du risque. Cela comprend l’identification du type de substance, l’application de mesures de protection, et la décontamination complète des lieux et des équipements. Le tout dans un souci permanent de traçabilité et de prévention des effets secondaires ou différés.
« L’objectif est d’assurer que les scènes de crime, qu’elles soient en milieu fermé ou en plein air, ne deviennent pas elles-mêmes des foyers de contamination. La rigueur dans les protocoles limite les risques de propagation ou d’exposition, y compris de manière indirecte », souligne le commissaire.
Une approche intégrée face aux risques contemporains
La spécificité de ce service repose sur une approche transversale : il ne s’agit pas uniquement de protéger les enquêteurs, mais aussi de veiller à la sécurité sanitaire globale, en lien avec les autorités judiciaires et les structures de santé publique.
Dans un monde où les risques biologiques et chimiques prennent des formes de plus en plus complexes, cette cellule spécialisée incarne une réponse moderne, discrète mais décisive, à des menaces qui ne relèvent pas toujours du visible.
Le dispositif présenté à El Jadida témoigne d’une montée en compétence continue des forces de sécurité marocaines, dans des domaines à la frontière de la médecine, de la technologie et du maintien de l’ordre.