Des chercheurs ont constaté une différence persistante entre les sexes en matière d’audition. Leur travail, publié fin mars 2025 dans Nature Communications, montre que les femmes perçoivent les sons avec plus de sensibilité que les hommes, et ce, quel que soit leur âge ou leur environnement.
L’étude, menée par une équipe internationale dirigée par Patricia Balaresque, du Centre de Recherche sur la Biodiversité et l’Environnement à Toulouse, en collaboration avec le professeur Turi King de l’Université de Bath, s’appuie sur des données recueillies auprès de 448 adultes répartis dans 13 groupes humains vivant dans cinq pays : l’Équateur, l’Angleterre, le Gabon, l’Afrique du Sud et l’Ouzbékistan. Ces populations ont été sélectionnées pour la diversité de leurs conditions de vie : forêts tropicales, zones de haute altitude ou centres urbains.
Les mesures auditives ont été réalisées sans que les participants aient besoin de répondre à des sons. Une méthode appelée « émissions otoacoustiques transitoires » a été utilisée : elle enregistre les sons produits par l’oreille interne en réaction à de légers stimuli. Cette approche permet de comparer directement la sensibilité de l’oreille, sans dépendre de facteurs culturels ou linguistiques.
Dans chaque groupe étudié, les femmes affichaient en moyenne une réponse cochléaire plus marquée que celle des hommes. L’écart, d’environ deux décibels, restait constant quelle que soit la fréquence sonore testée. Il ne s’atténuait pas avec l’âge et ne semblait pas influencé par l’exposition au bruit ambiant.
L’origine de cette différence n’est pas tranchée. Les auteurs évoquent plusieurs hypothèses, dont des facteurs biologiques liés au développement ou à l’anatomie de l’oreille interne. L’environnement aurait également un rôle : les résultats varient selon les régions, notamment en altitude ou en forêt, ce qui pourrait refléter des adaptations au milieu de vie.
Les résultats soulignent l’intérêt de tenir compte du sexe et des conditions de vie dans les stratégies de dépistage auditif. Ils pourraient aussi contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la perte d’audition.
