Un traitement utilisé depuis des années contre le diabète pourrait, selon de récents travaux, jouer un rôle préventif contre une forme grave de cancer du sang : la leucémie aiguë myéloïde (LAM). Cette maladie, caractérisée par une prolifération de cellules anormales dans la moelle osseuse, reste difficile à anticiper malgré les progrès de la recherche.
Des scientifiques ont étudié l’impact de la metformine, médicament bien connu des patients atteints de diabète de type 2, sur des cellules précancéreuses chez la souris. Ils ont observé que ce traitement ralentissait la croissance des cellules présentant une mutation génétique fréquemment associée à la LAM. Cette mutation, qui touche le gène DNMT3A, est l’une des plus courantes dans les formes précoces de la maladie.
L’étude, menée par une équipe basée à Cambridge, repose sur un double volet : des tests en laboratoire et l’analyse de dossiers médicaux de plus de 400.000 personnes. Dans les deux cas, les résultats semblent aller dans le même sens : les patients sous metformine présentent moins de signes annonciateurs de la maladie. Les chercheurs suggèrent que ce médicament agit en perturbant le fonctionnement énergétique des cellules anormales, ce qui limite leur développement.
L’idée d’utiliser un traitement déjà approuvé, bien toléré et accessible, pour retarder l’apparition d’un cancer du sang aussi agressif, ouvre des perspectives inédites. Des essais cliniques sur des personnes à haut risque sont en préparation.
Dans un contexte comme celui du Maroc, où l’accès aux innovations thérapeutiques reste inégal, ce type d’approche, s’il est confirmé, pourrait avoir un impact concret : proposer une solution simple, abordable et préventive à ceux qui en ont le plus besoin.